30-06-2023

Elle raconte. Elle s’appelle Claire et a 34 ans. Depuis deux ans, son papa souffre de problèmes psychiques. Une forme de démence assortie de perte de goût et d’eczéma, « un truc compliqué, pas facile à cerner ». Quand la maladie de son papa a fait irruption, Claire a tout bousculé dans sa vie pour pouvoir s’occuper de lui. « C’était une évidence pour moi d’aider mon père, et d’aider ma mère qui est confrontée tous les jours à sa souffrance. Je me suis donc littéralement engouffrée là-dedans. Je me suis renseignée de fond en comble sur les maux décrits par mon papa, je l’ai emmené voir un psychiatre, puis un autre psychiatre, puis encore un autre, espérant chaque fois trouver LE spécialiste de sa maladie. Je passe énormément de temps à rassurer mon père, je réponds à ses 15 appels angoissés par jour, et le soir, souvent, je suis encore au téléphone avec ma maman pour essayer de la réconforter. »

 

Puiser dans ses ressources pendant si longtemps, ce n’est jamais bon.

Claire utilise le mot « engouffrée », mot défini dans le dictionnaire comme « une dépression naturelle, très profonde et abrupte »... Les maladies mentales sont en effet des maladies dont on ne voit pas bien l’issue. Il faut y injecter énormément d’énergie, de temps, et d’argent. Sans obtenir forcément les réponses que l’on cherchait : pourquoi lui et pas un autre, un diagnostic clair, un traitement qui fonctionne, un médecin dans lequel on a confiance… Et cela use. Cela use les proches qui finissent un jour par se réveiller et réaliser que cela fait des mois qu’ils ne vivent plus pour eux ni pour leur famille restreinte.

 

Les aidants proches en santé mentale, parlons-en !

« Le soutien, pour ceux et celles qui soutiennent, c’est très difficile d’en obtenir à l’heure actuelle. Moi et ma famille n’avons pas l’impression d’être suffisamment conseillés, entourés, orientés par le corps médical. On se demande en permanence si l’on agit comme il faut avec notre papa. Ma maman n'a pas obtenu le statut d’aidant proche, car mon papa n'a pas une perte d'autonomie considérée comme "suffisante", ça aussi, c'est difficile à encaisser. » Alors aujourd’hui, l’enquête de la Plateforme Bruxelloise pour la Santé Mentale semble faire un peu de bien à Claire. Car l’objectif de cette enquête est de construire, sur base des réponses, un plaidoyer à destination des politiques afin de développer des ressources et des programmes de soutien plus efficaces pour les aidants proches de personnes ayant des problèmes de santé mentale.

L’enquête de la Plateforme Bruxelloise pour la Santé Mentale se trouve sur le lien suivant :
https://platformbxl.brussels/fr/enquete-besoins-et-defis-des-proches-en-sante-mentale

Vous devez avoir plus de 18 ans pour répondre à l’enquête. Les réponses sont anonymes et le temps de passation du questionnaire est d'environ 5 à 10 minutes.